Jeudi 23 février 2023, nous sommes plusieurs membres de l’association à nous retrouver chez PhotoCineRent, partenaire de l’Union. Sur le banc, une Alexa MiniLF et une Venice 2, quelques Zeiss Supreme Prime et des Compact Zooms, quelques Cooke SF+FF, un boîtier Ambient, un boîtier Arri… C’est le premier jour de mise en œuvre d’un projet préparé de longue date: une étude que nous imaginons la plus documentée possible sur les métadonnées optiques.
Nous connaissons bien les métadonnées générées par les caméras, qui qualifient et décrivent techniquement les spécificités de chaque plan tourné et y ajoutent notamment une partie des données transmises par les optiques, quand celles-ci existent. Nous connaissons souvent moins les métadonnées exclusivement générées par les optiques.
Quelles sont ces métadonnées? Par quelles configurations matérielles peut-on les récupérer? Quelles solutions logicielles existent pour les exploiter? Ce sont ces questions simples que nous nous sommes posées, et dont les réponses ne vont pas de soi… Ce qui nous a conduit à explorer les protocoles /i chez Cooke, eXtended chez Zeiss et LDS chez Arri, tous trois partenaires de l’Union et grands fabricants d’optiques de cinéma, en interaction avec les caméras certes, mais aussi d’autres matériels complémentaires qui se révèlent indispensables. Sans oublier que les métadonnées seraient inutilisables sans des solutions logicielles adaptées au traitement de données dynamiques, déployées dans la durée du plan.
Mais pourquoi faire après tout? On peut très bien tourner des films en se passant de ce que peuvent offrir les métadonnées optiques… Sur certains projets en revanche, et notamment ceux impliquant de nombreux effets visuels, les métadonnées optiques peuvent se révéler particulièrement utiles à la mise en œuvre des opérations de post-production, ce qui se traduit par une plus grande précision dans le traitement d’image et un gain de temps précieux.
Dans le cas des tournages en studio virtuel, qui permettent une interaction dynamique entre la caméra et un décor 3D affiché sur mur de leds, soyons clairs, les métadonnées optiques sont indispensables. On pourrait même considérer que dans ce contexte, c’est d’une certaine façon l’émergence du studio virtuel qui a amené à reconsidérer les métadonnées optiques.
À travers cette étude que nous mènerons sur le long terme et au-delà d’un intérêt exclusivement technique, l’idée est aussi de réaffirmer à quel point le dialogue entre la prise de vues et la post-production doit être envisagé dans la continuité, ce que les métadonnées optiques représentent parfaitement. Les post-producteurs doivent être impliqués dès que possible et les chefs opérateurs bien comprendre leurs demandes afin d’adapter leurs dispositifs de tournage, voire proposer des solutions pour s’inscrire dans un pipeline de production. En clair ne pas subir une liste matériel par ignorance mais participer pleinement à l’élaboration visuelle du film même lorsque la technicité est forte.
Nous remercions nos partenaires pour leur soutien et leur implication dans cette aventure sans précédent, dont on espère qu’elle sera un outil de réflexion et de compréhension technique pour nos membres et au-delà.
Merci à Valentine Lequet coprésidente de l’Union, Sara Cornu, Larry Rochefort et Teddy Ajolet, assistant caméra. Un grand merci à toute l’équipe de PhotoCineRent pour leur accueil et leur implication, ainsi qu’à la CST.

Une image de protocole, avec profondeur, trackers et formes potentiellement déformées…