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Chaque année les organisateurs du festival proposent un atelier destiné aux jeunes pour découvrir et expérimenter la création de films.

                                                 

Cette année ce sont sept jeunes gens d’horizons très différents qui se sont inscrits pour cet atelier. Il est intéressant de noter que la grande majorité étaient des filles, à croire qu’un veritable changement est en train de s’opérer dans cette industrie très genrée. Chacun·e est arrivé·e avec un bagage très différent: du complet néophyte n’ayant jamais touché une caméra au jeune diplômé d’école de cinéma. Tous se sont retrouvé·es autours de leur passion pour le 7ème art.

Guidé·es par deux mentors expérimentés Marina Dzidzeva (réalisatrice) et Fejmi Daut (chef-opérateur) les sept jeunes gens (Dunja Sestovic, Ana Marina Nechova, Ardit Muhaxhiri, Ksenija Keni Mano, Kornelija Josifova, Katerina Dimovska et Branka Josifovska) se sont repartis en 2 équipes pour écrire, réaliser et monter un film par groupe en 3 jours.

Un défi de taille d’autant que les moyens alloués étaient très restreints: le 1er film (Before and after the light) a été tourné en Sony FX3 et un seul objectif 35mm anamorphique. Ce choix d’une focale fixe fût un choix conscient pour expérimenter au plus près les conditions de tournage des premiers temps de l’histoire du cinéma: « I really love this fixed focal length, because it mimics more the eye and it’s closer to the vision or maybe the past time that didn’t have so much lenses. » (« J’aime beaucoup cette focale fixe, car elle imite davantage l’œil et elle est plus proche de la vision ou peut-être le passé où il n’y avait pas autant d’objectifs. ») nous précise Ardit qui fut le chef-opérateur des deux films. Il pointe également la facilité de création d’aujourd’hui: ce genre de caméra est très peu chère et donc accessible pour tout un chacun (le second film fût tourné avec un Canon EOS 1DX Mark III).

Pour la lumière, i·els ont utilisé principalement les lumières de la ville, complétées par une ou deux petites sources LED. Une approche également dictée par l’un des deux thèmes choisis cette année: La pollution lumineuse. Grâce aux capacités des caméra actuelles, i·els ont pu capter des images de qualité sans installation supplémentaire: « We only had like two little lights. They have so much ISO, some sensitivity, and we shot a scene at 51,000 ISO with the city lights only. » (« Nous n’avions que deux petites lumières. Elles ont tellement d’ISO, une certaine sensibilité, et nous avons tourné une scène à 51 000 ISO avec les lumières de la ville uniquement. »)

L’autre inspiration proposée par les deux mentors était L’histoire des frères Manaki, pionniers du cinéma dans les Balkans ayant réalisés les premiers films dans la région de Bitola en 1905. En s’appuyant sur l’histoire des deux frères, les participants du workshop ont inventé des courtes histoires rappelant des épisodes de la vie des deux frères: « Well, I think that what is pretty visible in our movie is that it is based on Yanaki’s prison time. So in our movie, we have a modern version of Milton visiting Yanaki and Yanaki points out that he has the stars in his cell. Milton becomes much more aware and he starts to realise how much he’s surrounded by artificial lightning that he doesn’t need. As we presently were after the workshop. » (« Eh bien, je pense que ce qui est assez visible dans notre film, c’est qu’il est basé sur le séjour en prison de Yanaki. Donc, dans notre film, nous avons une version moderne de Milton rendant visite à Yanaki et Yanaki fait remarquer qu’il a les étoiles dans sa cellule. Milton devient beaucoup plus conscient et il commence à réaliser à quel point il est entouré d’éclairage artificiel dont il n’a pas besoin. Comme nous l’avions effectivement remarqué après l’atelier. »)

Très impressionnés par l’ambiance de la ville de Bitola, les participants ont prit plaisir à découvrir la ville et ses recoins pour trouver leurs lieux de tournage. Dans le même temps ils ont pu vraiment se rendre compte de la quantité de lumière utilisée de nos jours. Surtout dans le centre ville où une grande partie de cette lumière n’est pas nécessaire et nous empêche de voir le ciel au dessus de nos tête.

Cette semaine d’ateliers est riche en enseignement pour ses participants qui nous ont confié la principale connaissance qu’ils ont pu y glaner:

« That we need to make compromises, that you cannot just take one idea and then stick to it, because when you work in a group, everybody has creative input and everybody has their own ideas, so you need to learn how to take, for example, three ideas and then put it into one and to be able to make that work together, I think that’s the art of these kinds of workshops » (« Il faut faire des compromis, on ne peut pas simplement prendre une idée et s’y tenir, car quand on travaille en groupe, tout le monde ason mot à dire et ses propres idées. Il faut donc apprendre à prendre, par exemple, trois idées, puis les rassembler en une seule et réussir à faire fonctionner tout ça ensemble. Je pense que c’est l’art de ce genre d’ateliers. »)

Ces workshops sontune réelle opportunité offerte aux apprentis cinéastes par l’organisation du festival pour découvrir toutes les étapes de création d’un film en très peu de temps. Guidés tout du long par leur deux mentors, les jeunes gens souhaitent leur exprimer leur  gratitude ainsi qu’envers le festival:

« We’re really grateful to have mentors like Mari and Fejmi, who are really experienced and were available for all of our questions. They were present with us while shooting and gave us suggestions and ideas. Yeah, they took care of us basically as their children during this workshop. » (« Nous sommes vraiment reconnaissants d’avoir des mentors comme Mari et Fejmi, qui sont très expérimentés et qui étaient disponibles pour répondre à toutes nos questions. Ils étaient présents avec nous pendant le tournage et nous ont donné des suggestions et des idées. Oui, ils ont pris soin de nous comme de leurs enfants pendant cet atelier. »)   

                                                                                                         

Les deux films montrent déjà une grande créativité et des propositions techniques très prometteuses ! Nous avons hâte de voir les créations du prochain atelier lors de l’édition 2026 du festival !

Liens vers les deux films

Manaki Lights
Before and after the light